Chlamydiose féline : une infection à ne pas prendre à la légère 🐱👁️

Chat tabby-blanc à l’œil gonflé et purulent (chlamydiose féline) assis sur la table d’examen dans un cabinet vétérinaire

Ton chat a les yeux rouges, gonflés, qui coulent ? Il éternue ? Tu soupçonnes un coryza… mais ce n’est peut-être pas exactement ça. Et si c’était la chlamydiose féline ? Souvent méconnue, cette infection très contagieuse fait partie des maladies respiratoires félines. Elle se manifeste surtout par une conjonctivite persistante, mais peut parfois provoquer des troubles bien plus graves.

Dans cet article, on t’explique clairement et sans jargon ce qu’est la chlamydiose du chat, comment elle se manifeste, comment la diagnostiquer, la soigner… et surtout l’éviter.

C’est quoi exactement, la chlamydiose féline ?

La chlamydiose féline est une infection bactérienne causée par Chlamydophila felis (anciennement Chlamydia psittaci sp. felis). C’est une bactérie intracellulaire obligatoire, ce qui veut dire qu’elle vit et se reproduit uniquement à l’intérieur des cellules de l’organisme de ton chat, notamment celles de la conjonctive de l’œil, des voies respiratoires ou même des organes reproducteurs.

Elle est parfois appelée simplement “chlamydia” dans le langage courant, mais elle n’a rien à voir avec la chlamydia humaine (bien qu’elles soient de la même grande famille bactérienne). La chlamydiose du chat est très contagieuse entre chats et potentiellement transmissible à l’humain, surtout si le système immunitaire est affaibli.

Quels sont les symptômes de la chlamydiose chez le chat ?

Le symptôme principal, et parfois unique, est une conjonctivite qui commence souvent par un seul œil puis s’étend aux deux. L’œil devient rouge, gonflé, douloureux, avec un écoulement clair, épais ou purulent. Les paupières peuvent être tellement gonflées que le chat n’arrive plus à ouvrir l’œil.

D’autres signes peuvent apparaître :

  • Éternuements et toux,
  • Jetage nasal (nez qui coule),
  • Fièvre, fatigue, perte d’appétit,
  • Prolapsus de la troisième paupière (membrane nictitante visible),
  • Dans les cas graves : cécité, atteinte pulmonaire, troubles de la reproduction (avortements, infertilité).

La chlamydiose est parfois associée au coryza, car elle peut cohabiter avec d’autres agents infectieux (herpèsvirus, calicivirus…).

Est-ce une maladie grave ?

La chlamydiose n’est pas toujours grave si elle est détectée et traitée rapidement. Mais elle peut entraîner des complications sérieuses : infections chroniques des yeux, cécité irréversible, atteinte des poumons, de l’utérus ou des reins, et même fausses couches ou stérilité.

Elle est particulièrement dangereuse pour les chatons, les chats âgés ou immunodéprimés. Dans certains cas, elle peut même devenir mortelle si elle n’est pas prise en charge à temps.

Comment se transmet la chlamydiose féline ?

La transmission se fait essentiellement par contact direct entre chats : léchage, toilettage, éternuements, partage de gamelles ou de couchages.

Mais la contamination peut aussi se faire de manière indirecte, par les objets (gamelles, coussins, vêtements) ou les mains d’un humain ayant touché un chat infecté. La bactérie peut survivre jusqu’à 48 heures dans l’environnement.

Le risque est donc très élevé en collectivité (refuges, chatteries, foyers avec plusieurs chats) et chez les jeunes chats non vaccinés.

Mon chat peut-il me contaminer ?

C’est rare, mais oui, c’est possible. La chlamydiose féline est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmissible de l’animal à l’humain. Elle peut provoquer des conjonctivites ou de légers troubles respiratoires chez l’humain, en particulier chez les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes ou les jeunes enfants.

Donc en cas de doute, il est conseillé de manipuler le chat malade avec précaution, se laver les mains après chaque contact, et consulter son médecin en cas de symptômes suspects.

Comment poser le diagnostic ?

Le diagnostic de la chlamydiose féline ne peut pas se faire à l’œil nu, car une conjonctivite chez le chat peut avoir de nombreuses causes : une simple irritation, une blessure, ou encore un virus. C’est pourquoi seul le vétérinaire peut confirmer la présence de la bactérie en réalisant des examens spécifiques. Il procède généralement à un prélèvement au niveau de la conjonctive à l’aide d’un petit écouvillon, qu’il envoie ensuite en laboratoire pour effectuer un test PCR. Ce test permet d’identifier avec précision Chlamydophila felis dans les cellules oculaires. Dans certains cas, une analyse sanguine peut aussi être réalisée pour rechercher la présence d’anticorps.

Ce diagnostic précis est indispensable pour adapter le traitement et garantir l’efficacité des soins, car contrairement à un simple rhume, la chlamydiose ne guérit pas spontanément et nécessite une prise en charge médicale ciblée.

Quel est le traitement de la chlamydiose féline ?

La chlamydiose se soigne avec des antibiotiques, principalement des tétracyclines comme la doxycycline, administrés par voie orale ou en collyre. Ce traitement est souvent long (3 à 6 semaines), car la bactérie est difficile à éliminer complètement. Il peut être accompagné d’anti-inflammatoires pour soulager la douleur et réduire l’inflammation oculaire.

Dans les cas plus graves, le vétérinaire peut également recommander :

  • Des fumigations ou inhalations pour dégager les voies respiratoires,
  • Des soins locaux réguliers (nettoyage des yeux, hygiène de l’environnement),
  • Un traitement pour tous les chats du foyer, même s’ils ne présentent pas de symptômes, pour éviter les recontaminations en boucle.

Le pronostic est généralement bon si le traitement est mis en place rapidement et bien suivi.

Comment prévenir la chlamydiose féline ?

La première mesure de prévention contre la chlamydiose féline, c’est la vaccination. Il existe un vaccin spécifique, généralement combiné à ceux du coryza et du typhus, qui ne protège pas totalement contre l’infection, mais permet de réduire considérablement la gravité des symptômes et de limiter la propagation de la bactérie au sein d’un groupe de chats. Le protocole vaccinal débute en général dès l’âge de 8 semaines, suivi d’un rappel à 12 semaines, puis d’un rappel annuel pour maintenir une protection efficace.

Le vétérinaire peut recommander cette vaccination dans plusieurs situations : si ton chat vit en collectivité avec d’autres félins, s’il a accès à l’extérieur, s’il est encore jeune ou a une santé fragile, ou encore si tu viens d’adopter un nouveau compagnon. Adapter la prévention au mode de vie de ton chat est essentiel pour éviter les contaminations et protéger son bien-être au quotidien.

En complément de la vaccination, une bonne hygiène au quotidien joue un rôle essentiel dans la prévention de la chlamydiose féline. Il est important de nettoyer régulièrement les objets que ton chat utilise, comme ses gamelles, ses coussins, ou encore son bac à litière, afin de limiter la prolifération de bactéries. Pense également à te laver les mains après avoir manipulé plusieurs chats, surtout si tu vis dans un foyer multi-chats ou que tu es en contact avec des animaux extérieurs.

Il est aussi recommandé d’éviter les contacts rapprochés entre ton chat et d’autres félins malades, notamment s’ils présentent des signes de conjonctivite ou de coryza. Et si l’un de tes chats tombe malade, le bon réflexe est de l’isoler temporairement des autres pour éviter toute contamination croisée. Ces gestes simples peuvent vraiment faire la différence pour protéger la santé de toute ta tribu féline.

Résumé rapide 📝

📌 Chlamydiose féline – L’essentiel
Infection bactérienne très contagieuse
Symptômes : conjonctivite, éternuements, toux, fièvre
Peut entraîner des complications graves (cécité, stérilité)
Se transmet entre chats (et parfois à l’humain)
Se soigne avec des antibiotiques spécifiques
Prévention : vaccination + hygiène rigoureuse

En conclusion

La chlamydiose féline est une maladie bien réelle, souvent sous-estimée car elle ressemble au coryza. Pourtant, elle peut avoir des conséquences lourdes si elle n’est pas prise au sérieux. La bonne nouvelle, c’est qu’avec une vaccination adaptée, une surveillance attentive et une bonne hygiène, tu peux protéger ton chat… et ceux qui vivent avec lui.

En cas de doute ou de symptômes persistants, n’attends pas : parle-en à ton vétérinaire. Il est là pour t’aider à garder ton compagnon en pleine forme 🐾

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William

Je suis l’humain d’Henry, un chat atteint d’une maladie rénale. Depuis son diagnostic, je me suis plongé dans le monde de la santé féline pour mieux le comprendre et l’aider 🐾

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