Rhinotrachéite féline : le « rhume du chat » à ne pas prendre à la légère

Chat tabby malade éternuant, yeux larmoyants et nez coulant, symptôme de rhinotrachéite féline (coryza)

Ton chat éternue, a les yeux qui coulent, semble fatigué et mange moins ? Il se pourrait bien qu’il souffre de rhinotrachéite féline, aussi appelée herpèsvirose féline. Ce nom peut faire peur, mais pas de panique : on t’explique tout ce que tu dois savoir pour reconnaître les signes, réagir à temps, éviter les complications… et surtout protéger ton compagnon à moustaches.

C’est quoi, exactement, la rhinotrachéite féline ?

La rhinotrachéite féline est une maladie virale et très contagieuse, causée par un virus appelé herpèsvirus félin de type 1 (FHV-1). Ce virus attaque principalement les voies respiratoires supérieures du chat : nez, gorge, yeux.

Elle fait partie du fameux « complexe du coryza », un ensemble de maladies respiratoires félines souvent confondues avec un simple rhume. Mais attention : chez les chats fragiles (surtout les chatons), elle peut rapidement devenir très sérieuse, voire mortelle si elle n’est pas prise en charge.

Ce qui rend l’herpèsvirus si embêtant, c’est qu’il ne disparaît jamais vraiment. Une fois qu’un chat est infecté, il peut rester porteur à vie, même s’il n’a plus de symptômes. Et en cas de stress, d’autres maladies ou de changements dans sa routine, le virus peut se réactiver.

Quels sont les symptômes à surveiller ?

Les signes de rhinotrachéite apparaissent en général entre 2 et 8 jours après l’infection. Ils varient selon les chats, mais certains sont très caractéristiques :

  • Éternuements fréquents, souvent en série
  • Écoulements nasaux : au début clairs, puis plus épais et parfois colorés
  • Yeux rouges, larmoyants, conjonctivite
  • Ulcères sur les yeux ou la cornée (dans les formes plus graves)
  • Fièvre, fatigue, baisse d’énergie
  • Perte d’appétit, car le chat ne sent plus bien les odeurs
  • Salivation excessive, voire difficulté à avaler

Chez les chatons, les symptômes peuvent s’aggraver très vite, surtout si une surinfection bactérienne se développe. Ils peuvent alors tomber gravement malades, se déshydrater ou même mourir si rien n’est fait à temps.

Comment se transmet la maladie ?

Le virus de la rhinotrachéite est très contagieux entre chats, en particulier dans les environnements où ils vivent en groupe, comme les élevages, refuges, pensions ou foyers comptant plusieurs félins. Il se transmet par contact direct, notamment lorsqu’un chat s’approche d’un autre, se frotte à lui, le lèche ou partage sa gamelle. Il peut aussi se transmettre par les sécrétions, comme la salive, les larmes ou les écoulements nasaux.

La voie aérienne est également possible : un éternuement à courte distance peut projeter de fines gouttelettes infectieuses dans l’air. Enfin, la maladie peut se propager via des objets contaminés comme les jouets, les coussins ou encore les bacs à litière.

Un chat peut aussi être contaminé par sa mère, soit avant sa naissance, soit pendant l’allaitement. Ce qui complique la prévention, c’est qu’un chat porteur asymptomatique – c’est-à-dire qui n’a aucun signe visible de la maladie – peut malgré tout excréter le virus et infecter d’autres individus. Ces porteurs sains représentent d’ailleurs l’une des principales sources de contamination dans un foyer ou une chatterie.

Et chez un chat déjà infecté ?

Une fois le virus attrapé, le chat ne s’en débarrasse pas : il devient un porteur latent. Cela signifie que le virus reste présent dans son organisme, souvent caché dans le système nerveux, sans provoquer de symptômes pendant une période parfois très longue.

Cependant, ce virus peut se réactiver à tout moment, notamment lorsque le chat est exposé à une situation stressante, comme un déménagement, l’arrivée d’un nouvel animal, ou un changement important dans son quotidien. D’autres situations favorisent aussi cette réactivation, comme une intervention chirurgicale, une gestation, la mise-bas, une baisse générale de l’immunité, ou encore certains traitements médicaux à base de corticoïdes.

Lorsque le virus se réactive, le chat peut redevenir contagieux, qu’il développe ou non des signes visibles de la maladie. C’est pour cela qu’un chat porteur, même silencieux, doit être surveillé avec attention dans certaines circonstances.

Comment pose-t-on le diagnostic ?

Dans la majorité des cas, le vétérinaire peut reconnaître la rhinotrachéite à l’examen clinique, en observant les symptômes. Il peut te poser des questions sur l’environnement, les contacts avec d’autres chats, la vaccination…

Dans les cas plus complexes (formes graves, récidives, ou besoin d’identification précise), des tests de laboratoire peuvent être réalisés :

  • Prélèvement nasal ou oculaire pour une PCR ou un test ELISA
  • Recherche de l’herpèsvirus ou d’autres agents du coryza
  • Coloration de la cornée en cas d’ulcères oculaires

Peut-on guérir un chat atteint de rhinotrachéite ?

C’est là que les choses se compliquent un peu. Le virus ne peut pas être éliminé définitivement. Il reste dans le corps du chat à vie. Mais bonne nouvelle : la plupart des chats guérissent bien des crises si elles sont traitées correctement.

Le traitement vise à soulager les symptômes, éviter les complications et renforcer l’organisme. Il peut inclure :

  • Des antibiotiques (si une infection bactérienne s’installe)
  • Des collyres ou pommades pour les yeux (antibiotiques, antiviraux)
  • Des anti-inflammatoires pour faire baisser la fièvre
  • Des inhalations (bain chaud, nébuliseur) pour dégager les voies respiratoires
  • Des compléments comme la lysine, qui peut limiter la réplication virale
  • Des soins de soutien : hydratation, alimentation adaptée, repos

Dans les cas sévères, le vétérinaire peut recommander une hospitalisation avec perfusion et traitements injectables.

Les petits soins à faire à la maison

Si ton chat est atteint de rhinotrachéite, tu peux lui apporter un réel soulagement avec quelques gestes simples à mettre en place à la maison. Commence par nettoyer doucement ses yeux et son nez à l’aide de sérum physiologique pour éliminer les sécrétions et l’aider à mieux respirer. Pour améliorer son confort respiratoire, tu peux augmenter l’humidité ambiante : une bonne astuce consiste à le placer dans la salle de bain pendant ou juste après une douche chaude, ou encore à utiliser un humidificateur.

Du côté de l’alimentation, il est courant que le chat perde l’appétit à cause de son odorat diminué. Tu peux donc réchauffer légèrement sa nourriture ou lui proposer une pâtée bien odorante pour stimuler son envie de manger. N’oublie pas non plus de l’isoler temporairement des autres chats, pendant deux à trois semaines, pour éviter toute contagion et lui offrir un environnement calme.

Enfin, observe bien son comportement au quotidien. Si tu remarques qu’il ne mange plus, qu’il a du mal à respirer ou qu’il reste amorphe malgré tes soins, il est important de consulter rapidement ton vétérinaire.

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Comment prévenir la rhinotrachéite ?

Comme souvent en santé, la prévention est la meilleure arme. Voici ce que tu peux faire pour protéger ton chat :

  1. Fais-le vacciner dès son plus jeune âge (2 mois environ), puis rappel à 12 semaines, à 1 an, puis tous les 1 à 3 ans selon les conseils du vétérinaire.
  2. Évite les contacts risqués, surtout si ton chat n’est pas encore vacciné.
  3. Désinfecte régulièrement les objets partagés (gamelles, bacs, jouets).
  4. Réduis les sources de stress dans son environnement.
  5. Si tu adoptes un nouveau chat, mets-le en quarantaine quelques jours.

💡 À savoir : La vaccination ne supprime pas totalement le risque d’infection, mais elle réduit fortement la gravité des symptômes et la durée de la maladie. Et elle diminue aussi le risque de contagion.

En résumé

La rhinotrachéite féline est une maladie fréquente mais évitable, qui peut toucher n’importe quel chat, surtout les plus jeunes ou les non vaccinés. Elle peut ressembler à un simple rhume, mais ses conséquences peuvent être graves si elle est négligée.

Avec une bonne prévention, une réaction rapide en cas de symptômes et des soins adaptés, tu peux aider ton chat à traverser la maladie et à continuer sa vie paisiblement, même s’il reste porteur du virus.

Tu veux retenir l’essentiel ? Voici le mémo express 📝

  • ✅ Maladie virale due à l’herpèsvirus félin type 1 (FHV-1)
  • 😿 Symptômes : éternuements, yeux rouges, fièvre, perte d’appétit
  • 🔁 Virus latent à vie, réactivé par le stress
  • 🧪 Diagnostic souvent clinique, parfois PCR
  • 💊 Pas de traitement curatif, mais traitements de soutien efficaces
  • 🧼 Hygiène + vaccination = meilleure prévention

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William

Je suis l’humain d’Henry, un chat atteint d’une maladie rénale. Depuis son diagnostic, je me suis plongé dans le monde de la santé féline pour mieux le comprendre et l’aider 🐾

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